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Enfants de Still

Les progrès obtenus avec la publication des décrets du 12 décembre 2014, notamment sur le plan du cursus des études et de l'agrément des écoles ne suffisent pas à relâcher la vigilance. La supplique de Still avant sa mort reste totalement d'actualité : Keep it pure Boys, keep it pure.

Désobéissance civile (4 avril 2007)

De grand coeur, j’accepte la devise : « Le gouvernement le meilleur est celui qui gouverne le moins » et j’aimerais la voir suivie de manière plus rapide et plus systématique. Poussée à fond, elle se ramène à ceci auquel je crois également : « que le gouvernement le meilleur est celui qui ne gouverne pas du tout » et lorsque les hommes y seront préparés, ce sera le genre de gouvernement qu’ils auront.
Ainsi commence “La Désobéissance civile”, essai publié par Henry David Thoreau en 1849, suite à son refus de payer une taxe destinée à financer la guerre contre le Mexique.
Henry David Thoreau (12 juillet 1817 à Concord, Massachusetts, États-Unis - 6 mai 1862 à Concord, Massachusetts, États-Unis) est un essayiste, mémorialiste et poète américain.
Il n’y a pas unanimité sur la définition de la désobéissance civile, néanmoins on peut en dire qu’elle traduit le refus de se soumettre à une loi jugée inique par ceux qui la contestent.
Un certain nombre d’hommes ont fait honneur à la désobéissance civile et lui ont apporté ses lettres de noblesse. Parmi eux, on peut citer en particulier : Ghandi, Martin Luther King, et géographiquement plus près de nous, Lanza Del Vasto qui anima  en 1957, le mouvement de protestation contre la torture par un jeûne de 21 jours, en 1958, Lanza manifeste contre l'usine nucléaire de Marcoule qui produit du plutonium pour la bombe atomique.
En 1963, il jeûne 40 jours à Rome durant le concile Vatican II pour demander au pape de prendre position contre la guerre en général.
En 1972, il soutient les paysans du Larzac contre l'extension du camp militaire par un jeûne de 15 jours. En 1974, une communauté occupe et s'installe dans une ferme achetée par l'armée sur le plateau du Larzac.
En 1976, il participe aux manifestations contre le réacteur nucléaire de Creys-Malville. Autant d’exemples d’actes de désobéissance civile.
Pour Rawls, « La désobéissance civile peut être définie comme un acte public, non-violent, décidé en conscience, mais politique, contraire à la loi et accompli le plus souvent pour amener un changement dans la loi ou bien dans la politique du gouvernement. En agissant ainsi, on s'adresse au sens de la justice de la majorité de la communauté et on déclare que, selon une opinion mûrement réfléchie, les principes de coopération sociale entre des êtres légaux ne sont pas actuellement respectés. »
Pour Habermas, « La désobéissance civile inclut des actes illégaux, généralement dus à leurs auteurs collectifs, définis à la fois par leur caractère public et symbolique et par le fait d'avoir des principes, actes qui comportent en premier lieu des moyens de protestation non-violents et qui appellent à la capacité de raisonner et au sens de la justice du peuple. »
De ces deux définitions, M.J. Falcon on Y Tella met en évidence plusieurs points qui permettent  de reconnaître l’expression de la désobéissance civile.
“La désobéissance civile s’analyse comme une infraction consciente et intentionnelle : elle se traduit par une attitude publique et s’inscrit dans un mouvement collectif ; elle utilise des moyens généralement pacifiques ; ses protagonistes assument le risque des sanctions auxquelles leur comportement les expose ; elle poursuit des fins novatrices et fait appel à des principes éthiques”.
Ce long préambule me permet de dire clairement que je fais, dans le cadre d’une profession que j’exerce avec bonheur et passion depuis plus de vingt cinq ans, le choix de la désobéissance civile. J’ajoute que je n’ai pas grand mérite à faire ce choix car il n’en est pas d’autre possible. Et je m’attends, bien entendu à ne pas être le seul dans ce cas étant entendu qu’il me parait impossible, pour tout ostéopathe convaincu du bien fondé de sa pratique, de renoncer à faire très exactement ce que les patients qui nous font confiance attendent de nous. C’est à dire les considérer dans leur globalité, croire que l’organisme humain dispose intrinsèquement des moyens propres à assurer sa santé et que nous ne sommes là en tant qu’ostéopathes que pour guider leur corps sur le chemin conduisant à la restauration de ces moyens. 
Il n’est pas d’avantage possible de faire une chose à laquelle on ne croit pas, c’est à dire, par exemple, adapter sa pratique au contenu des décrets publiés au JO du 27 mars dernier. Cette pratique n’est pas celle de l’ostéopathie et par conséquent elle ne nous concerne pas. Mettons sur les plateaux  de la balance, d’un côté ce qui nous semble juste, et de l’autre ce qui à nos yeux est parfaitement injuste ; de quel côté va pencher la balance si vous la regardez tranquillement avec les yeux du cœur. Vous sentez vous capables de choisir parce que cela correspondrait à la loi le côté qui ne pèse rien ? Non je ne crois pas, et la loi ne pèse rien si elle est inique. Maintenant si vous considérez de surcroît que ce choix est aussi un choix éthique dans l’intérêt de vos patients, que pèse la loi ? Pas bien lourd décidément, vraiment pas lourd du tout. ...“si par sa nature, cette machine veut faire de nous l’instrument de l’injustice, alors je vous le dis, enfreignez la loi”. (Henry David Thoreau - La désobéissance civile)
AA
La désobéissance civile. 
http://www.wikilivres.info/wiki/index.php/La_Désobéissance_civile
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